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Un peuple de foi. Un peuple de peur.

Il s'agissait d'une présentation faite à une classe de CPO dans une école secondaire locale, ici à Waterloo. Ils avaient étudié les cycles de la famille et étaient intéressés d'entendre parler de la vie familiale en Haïti. J'avais intitulé la présentation "What Memory Runs Through". Les familles en Haïti ne sont pas si différentes des familles au Canada, ou ici dans la région de Waterloo, d'ailleurs. Elles souhaitent, comme nous, une vie paisible, productive et de bien-être. Elles aiment travailler. Elles veulent être en mesure de nourrir leurs enfants. Ils veulent que leurs enfants soient en bonne santé. Ils veulent avoir un endroit où aller lorsqu'ils sont malades ou blessés. Ils veulent aller à l'école. Ils veulent un lieu de culte.

En quoi les familles haïtiennes sont-elles différentes ? En effet, ce qui rend une famille différente, ce sont les les souvenirs qui traversent.

Il y a ici une histoire pour les enfants de la région de Waterloo. Elle commence en 1516, lorsque Martin Luther affiche sa thèse de 95 sur la porte de l'université de Wittenberg. C'était le coup de canon de la Réforme, la naissance de l'anabaptisme, la graine du mennonitisme. C'est une puissante chronique de la foi et de la ferveur spirituelle pour laquelle aucun prix n'était trop élevé à payer. D'Allemagne, de Suisse, de Hollande et de Russie, les Mennonites ont fui, se sont installés et ont fui à nouveau, trouvant finalement refuge dans des endroits comme le comté de Waterloo. Les souvenirs de la foi sont le tissu de cette région, aujourd'hui l'une des poches les plus fertiles et les plus productives sur le plan agricole de l'Ontario.

Quel contraste avec les souvenirs des Haïtiens qui sont ancrés dans la cupidité. La trahison, le meurtre, le viol, une brutalité inadmissible ont lancé un commerce d'esclaves dans les Caraïbes qui allait marquer des générations. La peur, le manque d'identité, une faible estime de soi, un sentiment d'impuissance ; des marques de fabrique qui ont empêché une nation entière d'être productive, de croire en un avenir.

Quels sont les souvenirs qui reviennent ?

Ces deux histoires m'émeuvent beaucoup. La première, parce que je suis un enfant de cette noble histoire de foi. La seconde, parce que je connais des enfants de la peur. Haïti les relie tous les deux. Haïti est le pays où nous nous tenons par la main, où nous écoutons, apprenons et partageons, où la foi rencontre la peur et s'élève au-dessus. Quand on voit les récoltes de pommes de terre, de haricots et de carottes, c'est la foi dans la couleur vivante.

par Betsy Wall

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