1-519-886-9520
betsy.wall@fida-pch.org

Sur leurs traces

En décembre dernier, j'ai eu l'immense privilège d'emmener les fondateurs du FIDA, Jack et Anne Wall, en visite d'adieu à Haïti.

Ils sont tous deux octogénaires et souhaitent, tout en restant en bonne santé, revoir "une fois de plus" les gens et la terre où ils ont passé la dernière partie de leur vie active.

Ils ont passé la majeure partie de leur semaine dans et autour de la maison d'hôtes qu'Anne avait créée pour soutenir les activités du FIDA en Haïti. Il y avait un flux constant d'amis, d'anciens employés et de vendeurs d'artisanat qui venaient s'asseoir et se souvenir, ainsi que vendre leurs marchandises à Anne qui inspectait de près et applaudissait leur travail.

Jack a pu se rendre à Haut St. Marc où il a été accueilli par le personnel et embrassé affectueusement par les dirigeants de la coopérative. C'était le 13 décembre. En ce jour même, il y a 23 ans, la première coopérative de Saint-Marc était officiellement établie ; une occasion propice qui a énormément ému Jack et l'a incité à demander au président de la coopérative, Emates, pourquoi il avait fait ce geste de foi en 1984. Emates a répondu : "Monsieur Jack, quand je vous ai vu venir pour lancer des coopératives en Haïti, vous n'étiez plus un jeune homme. Vous aviez soixante ans ! Je me suis dit qu'il devait y avoir quelque chose dans cette idée de coopérative pour qu'il ait autant de passion et d'énergie. Et j'ai donc adhéré. Aujourd'hui, je sais que je serai membre de la coopérative jusqu'à ma mort.

Nous avons ensuite visité le site de l'une des plus récentes coopératives, la Coopérative Jilbe. Le silo, peint en jaune et vert vif, est le point d'ancrage d'une activité communautaire animée. Les hommes étaient occupés à travailler, en bouchant le ruisseau pour détourner l'eau vers la ville en dessous. D'autres récoltaient la récolte de cacahuètes. Les femmes et les enfants se rassemblaient au puits, lavant les vêtements et frottant les enfants qui riaient dans le gargouillement de la source. Des drapeaux de linge frais remplissaient les petites cours familiales...

Telles sont les images et les sons d'une communauté productive et saine en Haïti. Ils ont été durement gagnés, pas seulement par Jack et Anne, qui sont arrivés dans ce pays à un âge où la plupart sont prêts à prendre leur retraite, avec rien de plus qu'un engagement envers une vision ; ou par les innombrables personnes qui ont fidèlement soutenu cette mission. Cette belle petite communauté existe aujourd'hui parce que ses membres ont choisi de faire un acte de foi, de faire face à leurs contraintes sociales/culturelles et à leurs difficultés physiques et de se prendre en charge. C'est le fondement d'un véritable développement : "Lechangement doit être entre les mains de ceux qui le désirent", dit Jack. "Si le développement n'est pas pris en charge par le peuple et géré par lui, il échouera certainement.

C'est un mantra qui a souvent été répété depuis mon enfance jusqu'à l'âge adulte. Il est ancré dans une vision que je partage aujourd'hui avec mon père et ma mère ainsi qu'avec des milliers d'hommes et de femmes d'Haïti qui ont cherché à améliorer leur vie et leur communauté en se regroupant en une coopérative agricole productive.

Betsy Wall, directrice exécutive

Poster un commentaire